Le
cuir :
Les bigots en cuir viennent en tête dans l’exportation des
produits de l’artisanat marocain, c’est une tradition
ancienne qu’exploitent les artisans de la région de
Marrakech et Tantan. Les babouches avec des couleurs variées et
brodées de fil de
soie d’or ou d’argent, les selles de chameaux, .....
Les
bijoux berbères :
en argent ou en bronze. Ils
sont d’une exceptionnelle pureté avec des dessins géométriques et parfois
des motifs floraux.
LE MOUCHARABIEH : Le plus bel exemple de bois tourné est le fameux moucharabieh. Le cèdre est l’essence de bois la plus fréquemment utilisée, mais le
citronnier, le thuya ou le noyer peuvent également être employés. La dextérité et la rapidité du kharrat (sculpteur-tourneur sur bois), l’habileté
de son pied à tenir l’outil, sont étonnantes. Si l’exécution des moucharabiehs à la main et au pied avec des outils
traditionnels est encore utilisée très souvent, certains artisans commencent
à utiliser le tour électrique beaucoup plus rapide.
Pour le moucharabieh, le kharrat a besoin de baguettes de bois qu’il
tournera de manière à obtenir une succession de cubes et de bobines. Le Kharrat exécute le travail toujours assis, se servant autant de ses pieds
que de ses mains. Il façonne la pièce de bois au ciseau en la faisant
constamment tourner.
Le gros orteil de l’artisan maintient le ciseau à bois, les autres doigts
du pied l’appuient sur la pièce à sculpter : une des mains dirige le
ciseau tandis que l’autre fait tourner la pièce au moyen d’un archet fait d’une
cordelette tendue sur un long manche en bois.
Puis les baguettes sont reliées ensemble par d’autres bobines de
dimensions égales aux précédentes qui viennent s’ajouter
perpendiculairement sur les cubes creusés de mortaises, au moyen de deux
tenons, afin d’obtenir une sorte de filet de bois, aux mailles serrées et
régulières.
LE PLATRE CISELÉ :
" CHEMESSIAT "
Au Maroc le plâtre est travaillé par de véritables
artistes sculpteurs ou ciseleurs qui réalisent sur le chantier lui-même la
composition et l’exécution de l’ouvrage.
Le plâtre ciselé comporte une grande partie des décors
marocains, particulièrement ceux des Palais, Mosquées et Medersas.
Le Chemessiat est une variante du plâtre sculpté. À partir
du plâtre, l’artisan réalise de véritables vitraux qui filtrent le soleil
à travers des éclats de verres multicolores.
LA POTERIE
La poterie est une des premières activités artisanales de l’humanité.
Au Maroc cette tradition séculaire s’est élevée au rang
d’un art rarement égalé. On distingue 3 catégories de poterie : la poterie
citadine aux modèles fastueux et les deux poteries rurales : celle du Nord
pratiquée par les femmes et celle du Sud, pratiquée par les hommes, mais
toutes deux utilitaires. Depuis l’apparition du tour au Vème siècle av. J.C. les
techniques de fabrication pour la poterie citadine ont assez peu évolué. Contrairement à la poterie rurale très sommaire, les
poteries de villes sont toujours émaillées et décorées.
C’est à Fès que l’on trouve les pièces de céramique
le plus finement travaillées et décorées. Les anciennes poteries ne comportaient jamais plus de cinq
couleurs (sur fond blanc, le brun, le vert, le jaune et le bleu). Le bleu est obtenu à partir d’un minerai de cobalt qui
contient du nickel. Les pièces décorées sont réalisées à partir d’un
mélange très élaboré contenant entre autres de la chamotte, de l’argile d’Agadir
et du kaolin de Nador. Les motifs des poteries de Fès sont la plupart du temps
liés à la nature (noyau d’olive, amande, marjolaine, jasmin) ou au
patrimoine architectural (zellige, damier, colonne).
Marrakech abrite elle aussi d’importants foyers de poterie. La faïence ornementale semble avoir subi une éclipse entre
l’époque Almohade où elle avait orné le minaret de la Koutoubia et le
règne des Saadiens où les artisans de Fès prirent la relève pour orner les
fameux tombeaux de la dynastie, ainsi que de nombreuses mosquées. À présent une poterie émaillée est venue remplacer la
poterie préexistante.
Marrakech (avec Meknès et Rabat) est également le centre de
fabrication de tuiles vertes vernissées, qui recouvrent les toits des
mosquées, des palais et de certains monuments. Vus de loin les toits ainsi parés ressemblent à des
jardins.
La Poterie
berbère :
la poterie rurale est généralement sans
décor. Pour façonner l’argile les artisans utilisent
un tour actionné avec le pied. Dans la région de
Ouarzazate les marmites, pots et plats en terre cuite constituent
l'essentiel de la poterie rurale.
LE TADELAKT
L’architecture traditionnelle n’est pas seulement
constituée d’éléments en zelliges, bois ou plâtre. D’autres matières
sont travaillées, notamment le tadelakt.
Le tadelakt est un revêtement employé jadis, le plus
souvent, dans les salles d’eau. Les murs et plafonds des hammams en sont
recouverts.
Aujourd’hui il est fréquemment usité, jusque dans les
salons.
Le tadelakt est un mélange de sable argileux, de chaux et de
pigments naturels qu’on laisse reposer plusieurs jours, quelquefois une
semaine, pour ensuite le projeter sur le mur comme un enduit. Auparavant on aura
pris soin de préparer une pâte constituée de jaunes d’œufs et de savon
noir (50 à 100 œufs pour 1 kg de savon noir). On enduit alors le mur de cette
mixture à l’aide d’un chiffon pour enfin polir la surface avec une simple
pierre plate et lisse. Cette ultime opération rend également le mur plus
résistant.
LE ZELLIGE
LA FABRICATION : UNE TECHNIQUE ANCESTRALE ORIGINAIRE DE
LA RÉGION DE FÈS
Produit régional, le zellige authentique est fabriqué avec
l’argile de Fès, les carreaux produits avec une autre terre étant
impossibles à tailler, ce qui peut expliquer la technique particulière de
Tétouan où les formes sont découpées avant la cuisson.
Les ouvriers commencent à mélanger les blocs de terre avec
de l’eau les laissant s’imprégner pendant un à deux jours avant de pouvoir
les malaxer. L’opération de moulage se fait dans un baquet où l’artisan
trempe un moule en bois de cèdre à deux compartiments carrés. Les carreaux
qui se détachent sont ensuite lissés avec la paume de la main avant de sécher
au soleil et d’être façonnés. Ils sécheront encore pendant deux jours et
subiront une première cuisson. L’émaillage fera l’objet d’une deuxième
cuisson dans un four spécial. Les carreaux monochromes sont posés en étage
dans le four, par couleur, afin que chaque émail soit soumis à la température
de cuisson qui lui est adaptée (le blanc en bas, le vert en haut).
C’est après la cuisson que les pièces sont taillées en
atelier ou sur le chantier pour former des représentations essentiellement
géométriques. Les apprentis, la plupart du temps des enfants, s’occupent
alors du tracé. Puis le façonnier, assis en tailleur devant l’établi,
taille les pièces à l’aide d’un gros marteau élargi et termine la
finition avec une lime.
La taille de motifs complexes, qui comprennent notamment des
courbes et des angles, réclame une plus grande expérience et certains artisans
sont même capables de tailler et ciseler des morceaux à peine plus gros qu’un
pois chiche.
Le travail se fait par série, un ouvrier pouvant exécuter
les mêmes motifs durant toute une journée, découpant ainsi plusieurs
centaines de pièces. Les éléments sont ensuite comptés et classés par forme
et par couleur dans des couffins de paille.
L’assemblage des motifs se fait à l’envers sur une
surface parfaitement lisse. Quelques lignes et cercles sont tracés. L’opération
est extrêmement minutieuse et délicate car il ne faut rien oublier et surtout
ne pas se tromper en sachant que parfois des formes identiques sont présentes
dans plusieurs couleurs et bien sûr non différentiables une fois posées à l’envers.
Le panneau réalisé est ensuite saupoudré d’un mélange
de ciment et de plâtre qui fait office de joint entre les pièces. Ensuite un
mortier est coulé sur l’ensemble, qui, une fois sec, sera redressé et mis en
place.
Zellige excisé :
Un panneau de
zellige est souvent surmonté d’une frise
florale ou calligraphiée en zellige dit " excisé ".
Le dessin est reporté au pochoir sur le carreau entier et l’artisan
à l’aide du même outil que pour la découpe fait sauter l’émail des
surfaces marquées. Le dessin ressort brillant sur le fond mat de la céramique
brute.
Principes généraux du décor géométrique :
- Toutes les proportions sont déterminées par des nécessités
géométriques
- Continuité de la ligne : idéalement, tout motif peut être dessiné
d’un seul trait. L ligne n’est pas seulement continue, elle est unique
- Périodicité : le cadre arbitraire du motif est comme une fenêtre
ouverte sur un paysage abstrait qui reproduit à l’infini la même figure.
Pratiquement la monotonie de la répétition est évitée par les vibrations
qu’introduit nécessairement une réalisation manuelle.
- Principe des entrelacs : alternance
" dessous-dessus "
- Couleurs : développement symétrique et alternance fond-forme. Les
couleurs peuvent enrichir le motif en détruisant certaines symétries tout
en respectant d’autres. La plupart des motifs sont colorés en damier
(pour certains motifs sur grille triangulaire, trois couleurs au moins sont
indispensables).
LE ZOUAK
Le zouak ou peinture sur bois reste un des caractères les
plus affirmés de l’artisanat architectural au Maroc.
Peindre une surface en bois est la manière la plus facile de
la décorer. La tradition architecturale utilise le bois peint pour orner les
murs et les plafonds des riches demeures, mosquées ou monuments.
Les pinceaux qui servent à faire le zouak sont
confectionnés par les artisans eux-mêmes en poils de queue d’âne (qazebt el
hmar).
Le bois est d’abord recouvert d’un enduit plâtreux, puis
entièrement peint dans une couleur de préférence, rouge, quelquefois en bleu
ou noir. L’artisan peint ensuite ses motifs, dessinés au préalable au
crayon, avec un pigment mélangé soit à de la colle, soit à un blanc d’œuf,
préparant ainsi une sorte de gouache. Enfin les dessins sont vernis.
La décoration est géométrique ou florale, polygone
étoilé dérivé de l’écriture coufique, entrelacs et rosaces proches du
zellige.
Jadis seule la peinture minérale était employée.